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15 mars 2017 3 15 /03 /mars /2017 18:28

1. Qu’avez-vous fait depuis votre année de formation au sein du Master, et quelle est votre activité actuelle ? 

 

En parallèle de mes études, j’ai participé à co-fonder ce qui était alors un collectif, YA+K, qui réunit de jeunes architectes, urbanistes et designers autour de projets questionnant et investissant parallèlement l’urbanisme, l’architecture, le design et l’action culturelle. Travaillant différentes échelles spatiales (de la ville à l’objet) et temporelles (de la prospective à l’éphémère), le collectif vise à créer des situations ludiques et évolutives ou s’initient et s’écrivent d’autres rapports au réel et à l’imaginaire. Qu’il s’agisse d’architecture éphémère, mobile, ou d’interventions plastiques, la pratique du collectif s’inscrit dans une démarche expérimentale toujours en lien avec le territoire conçue comme un outil de préfiguration active dans l’élaboration de la ville et sa construction. S’associant régulièrement avec des acteurs locaux (collectivités, associations…) et des artistes (vidéastes, plasticiens…), le collectif fait de la transversalité des acteurs et des pratiques le dénominateur commun de tous ses projets.

 

Depuis 5 ans, nos activités ne cessent de s’étendre : nous développons des projets qui investissent tant le champs de l’art contemporain, l’architecture, le design social que des études-actions urbaines. Toujours en réflexion, nous développons en parallèle des workshops, des publications et autres expérimentations théoriques et concrètes Développant un travail toujours ancré dans les territoire, nous faisons de l’« immersion diffuse » une condition de création, ce qui nous incite à investir des territoire qui deviennent à la fois lieu de travail et de projets. Présent depuis un an sur Bagnolet, notre présence s’affirme en 2016 avec l’ouverture d’un lieu, le FABOR, laboratoire social et technique, ouverts à tous, habitants et professionnels. Ce lieu d’expérimentation se veut tant un lieu qu’un outil d’expérimentation et de travail pour la rénovation urbaine en cours qu’un lieu d’innovation et de réflexion autour du design social et des modes d’implication collectif dans la construction des territoire.

 

En parallèle de mon implication dans le collectif, je mène un travail de thèse en Art et Sciences de l’art directement connecté à notre pratique. 

 

2. Que défendez-vous ? 

 

L’architecture constitue pour nous un acte culturel et l’espace public son support privilégié. Ce n’est pas une discipline, mais une pratiques située à la croisée des disciplines et des champs d’action. L’espace public constitue pour nous un espace d’intervention privilégié car s’y télescopent l’ensemble des réalités et des échelles qui font le projet. Il est l’espace « commun », au sens partagé, mais surtout l’endroit où se construit du commun et se travaillent les Communs. Dans le contexte actuel, nous nous devons de défendre d’autant plus la création et l’action  « en espace public » car c’est bien là que se construit du collectif et se défendent les communs.

 

3. Quels sont les enjeux culturels majeurs actuellement à vos yeux ?  

 

Construire une culture commune mais plurielle, nourrie des réalités du monde contemporains et des multiples crises qui le traversent (politiques, sociales, écologiques, économiques…). Dans une trajectoire écosophique, on peut dire que la culture constitue le seul vecteur de durabilité dans la construction d’un monde commun, et l’espace public le lieu de son élaboration et de sa construction. 

 

4. Que voulez-vous faire dans les 10 prochaines années, quelles idées voulez-vous défendre ? 

 

Celle énoncé précédemment et plus concrètement participer à promouvoir et à diffuser une approche du design et de la création décloisonnée qui place au centre le collectif et le commun, préserve les singularités des contextes et participe à construire une autre culture politique. Design social, design des communs… quels qu’en soit les termes, il s’agit de construire des pratiques qui dépassent les cloisonnement disciplinaires, les limites entre mondes professionnels en apparence éloignés (public/privé…), la déconnection entre théorie et action… Partir d’un objet et d’un support partagé — l’espace public — nous semble être une bonne hypothèse à travailler. 

 

Étienne Delprat (6ème promotion du Master, 2010-2011) est architecte et artiste, co-fondateur du collectif YA+K. Il a publié plusieurs ouvrages dont Système DIY. Faire soi-même à l’ère du 2.0 (Editions Alternatives, 2013) et Manuel illustré de bricolage urbain (Editions Alternatives, 2016)

 

 

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Published by Master Projets culturels dans l'espace public - dans Parcours d'anciens étudiants